ROCK STYLE MAGAZINE #23 (Janvier 1998)
"Patrick Forgas n'est pas spécialement un débutant. Son premier album, Cocktail, date de 1977. Influencé par Soft Machine et l'école de Canterbury, notre homme a suivi les aléas de ce style musical avec plus ou moins de bonheur. Grâce au jeune label Cosmos, ce bonheur rayonne de nouveau... Le temps de former un vrai groupe, le "Phenomena Band", Forgas réalise un album exceptionnel, son meilleur à ce jour! La chaleur vibrante du sax cajole un jazz progressif envoûtant et surtout accessible à tous. Quelques pointures ont rejoint le maître : Mireille Bauer (Gong) et Stéphane Jaoui (Xaal) ensoleillent de leur talent et de leur expérience des thèmes récurrents. Un plaisir sans temps mort, une réussite totale où la sophistication mélodique fusionne avec l'énergie dans un seul but : le plaisir des oreilles... Ce Forgas est vraiment phénoménal!".
Bruno Versmisse
BIG BANG MAGAZINE #23 (Novembre/Décembre
1997)
"Nos plus fidèles lecteurs se souviennent peut-être que nous avions consacré un dossier à Patrick Forgas dans notre numéro 4, début 1994. Le batteur-compositeur nous confiait alors travailler à un nouveau projet de groupe qui renouait, après ses deux albums solo, L'Oeil! (1990) et Art D'Echo (1993), avec la direction plus progressive de son premier opus Cocktail (1977). Divers entrefilets vous ont ensuite tenus informés de l'évolution du projet, émaillée d'innombrables changements d'équipe et, tout de même, d'un unique concert donné en mars 1995 à Montrouge, par une formation que Forgas avait alors baptisée Villa Carmen.
Mais il fallut encore attendre deux ans avant que les compositions jouées à cette occasion soient enfin enregistrées en studio, en mars dernier... Des péripéties qui permirent néanmoins à Forgas de peaufiner son équipe et de réunir à ses côtés des musiciens prestigieux et talentueux, comme l'ancienne vibraphoniste de Gong, Mireille Bauer, son ancien acolyte Philippe Talet, devenu depuis un bassiste renommé sur la scène jazz-rock grâce à son séjour au sein d'Abus Dangereux, ou encore le claviériste Stéphane Jaoui, issu de Xaal. Sans oublier deux nouveaux venus, tout aussi talentueux : le guitariste Mathias Desmier, dont l'impressionnante virtuosité évoque souvent Allan Holdsworth, et le saxophoniste-flûtiste Frédéric Schmidely, aussi à l'aise dans la mise en valeur mélodique que dans les envolées solistes.
Une formation à la hauteur de la tâche à accomplir, serait-on tenté de dire. Car Patrick Forgas, plus encore qu'un excellent batteur, inventif et original, est avant tout un prodigieux compositeur et arrangeur. Un talent qui, chose surprenante, n'est fondé sur aucune formation académique. Le personnage est tout simplement dôté d'une sensibilité musicale particulièrement aiguë, qui s'exprime à la fois dans une constante inventivité mélodique et dans un rapport naturel et spontané à la complexité.
Deux vertus cardinales qui font à mon sens la qualité de sa musique et la rend finalement plus difficile à classifier qu'on aurait plus le croire. Il a été beaucoup dit, par exemple, que Forgas était l'héritier français de l'école de Canterbury, mais cette étiquette est réductrice. Il est vrai qu'il a toujours revendiqué haut et fort l'influence de Robert Wyatt. Mais en délaissant sur cet album le chant pour se consacrer à sa seule batterie, cette référence apparaît plus lointaine, et en tout cas beaucoup moins restrictive. Forgas chanteur ne s'est jamais totalement émancipé d'un côté "sous-Wyatt"; Forgas batteur, lui, ne souffre aucunement d'un tel mimétisme. Il est vrai aussi que Roue Libre n'est pas sans évoquer à intervalles réguliers des albums comme Third ou Six de Soft Machine (les motifs répétitifs et les polyrythmies notamment), Expresso II de Gong (le vibraphone et la guitare soliste) ou le premier album de National Health (pour la touche progressive teintée d'harmonies jazzy). Mais la synthèse que cet album réalise de ces différents styles, auxquels Forgas ajoute par ailleurs sa patte personnelle, est quant à elle totalement inédite.
En ce sens, la musique du Forgas Band Phenomena mérite pleinement l'étiquette progressive. On peut certes relativiser celle-ci au gré de telle ou telle séquence, notamment lorsqu'on visite par exemple des contrées plus jazz. Mais l'impression se trouve souvent démentie par le passage suivant, et l'écoute intégrale et répétée de l'album finit par convaincre que Roue Libre, sans pouvoir être situé à l'exact centre de la galaxie progressive, s'en approche souvent, et ne s'en éloigne finalement que rarement. Un satellite, en quelque sorte, pour rester dans les analogies spatiales...
Pas d'arnaque à flairer donc, derrière les durées plus que conséquentes des deux principales pièces de l'album : "Sérum De Vérité" et "Roue Libre" ne sont aucunement le théâtre de longues digressions improvisatrices. Les chorus, dans le sens jazz du terme, sont rares et brefs, clairement délimités au sein de compositions très écrites et solidement structurées. Car la matière musicale suffit en elle-même à introduire le spectaculaire : elle exige déjà suffisamment de savoir-faire de la part de ses interprètes pour dispenser ceux-ci de démonstrations intempestives".
Aymeric Leroy & Olivier Pelletant
BATTEUR
MAGAZINE #109 (Février 1988)
"A la fin des années 70, le batteur-compositeur Patrick Forgas fit grand bruit dans le métier avec Cocktail. Cet album, qui regroupait autour de lui la fine fleur des musiciens aventureux de l'époque, fait depuis partie de la légende du rock français. Vingt ans plus tard, Forgas revient par la petite porte avec un nouveau disque, Roue Libre. Il y a est entouré de cinq excellents musiciens, dont Mireille Bauer au vibraphone. Les deux longues suites qui le composent évoluent au fil des passages entre Soft Machine et Magma première époque, avec un soupçon de Zappa et un poil de new-age. Plus proche donc du progressive que de la fusion, cette musique n'a pas honte d'être belle et nous fait bien voyager.
Plutôt que de mettre en avant son jeu de batterie, Patrick sert ses compositions avec humilité. A un moment même, on croit qu'il va chorusser mais il se ravise. Voilà un album radicalement en dehors de toutes les modes, moins daté qu'il n'y paraît de prime abord. Un grand moment de musique libre, pour tous publics. Espérons que Patrick n'attendra pas vingt ans pour lui donner une suite".
F.B.
KOID'9? / LA VIE EN ROCK #25 (Avril 1998)
"On peut véritablement parler de come-back à propos de ce nouvel album de Patrick Forgas. En effet, si le multi-instrumentiste et compositeur a sorti deux albums, L'Oeil (1990) et Art D'Echo (1993), chez Muséa, c'est plutôt à sa toute première oeuvre Cocktail (1977) que se rattache "Roue Libre". Cet album, qui marque la création par l'équipe de Big Bang d'un nouveau label, Cosmos Music, se situe en effet dans la grande tradition de l'école de Canterbury, dont Forgas s'est toujours revendiqué, au point qu'il fut jadis surnommé le "Robert Wyatt français".
Changement de taille : Forgas délaisse ici le chant pour se concentrer sur son rôle de batteur, et propose une musique totalement instrumentale, entouré d'une équipe d'instrumentistes surdoués. On y retrouve Mireille Bauer, l'ex-vibraphoniste de Gong, Stéphane Jaoui, autrefois claviériste de Xaal, Philippe Talet, bassiste réputé sur la scène jazz-rock (Abus Dangereux) et vieil acolyte de Forgas; et deux inconnus prometteurs, Mathias Desmier, guitariste au style très réminiscent d'Allan Holdsworth, et Frédéric Schmidely, saxophoniste (également flûtiste) qui saura rallier les réfractaires à l'instrument.
Au menu, trois compositions, dont deux d'environ vingt minutes, qui évoquent tour à tour National Health, Caravan, le Soft Machine de Third ou Six ou le Gong de Gazeuse !. Musique complexe et foisonnante, qui reste cependant accessible grâce à un talent mélodique exceptionnel. A découvrir d'urgence!"
Laurent Métayer
KEYBOARDS
#120 (Avril 1998)
"Après deux aventures en solitaire, L'Oeil! et Art D'Echo, Patrick Forgas a remonté une véritable formation comme il y a vingt ans. Compositeur, batteur et chanteur, Forgas traverse en franc-tireur l'espace polymorphe qui s'étire entre rock progressif et jazz-rock à l'européenne, comme le fit Robert Wyatt à sa sortie de Soft Machine. Le rôle de pivot central distribuant rythmes et mélodies dans des compositions aux articulations multiples, n'est d'ailleurs pas le seul point commun entre ces deux musiciens, puisque le mimétisme vocal avec ce dernier est parfois confondant. Est donc ici à l'oeuvre un sextet comprenant quelques bonnes pointures de la scène progressive française : Mireille Bauer (ex-Gong) aux vibraphones, Philippe Talet (ex-Abus Dangereux) à la basse, Stéphane Jaoui (ex-Xaal) aux claviers, Frédéric Schmidely aux saxophones ainsi que le très holdsworthien guitariste Mathias Desmier. Envolées et vertiges, dérapages contrôlé et reprises, un joli programme pour cette échappée belle en roue libre".
Bruno Heuzé
PROG-RESISTE #12 (2ème Semestre 1998)
"...Voilà un disque tout droit venu des "errements" canterburiens des seventies. Forgas n'en est pas à sa première expérience, déjà dans le courant des années passées Muséa avait republié ses plaques qui ne laissèrent, il faut bien le dire, guère de trace. Roue Libre relève donc le défi en proposant un jazz-rock d'inspiration Canterbury assez basique pour ne pas rebuter l'auditeur moyen (pas habitué, s'entend), mais trop scolaire pour enrichir le déjà très encombré catalogue jazz à tendance progressive. Trois longs morceaux coulés dans un moule où règne en vrai maître despote le saxophone de Frédéric Schmidely, parfois relayé il est vrai par un solo bienvenu du guitariste. La place titulaire, la plus longue et la plus prog (ça tombe bien), est aussi la plus réussie, car bien plus diversifiée, avec toujours ce saxophone bien sûr (y en a marre), mais heureusement les thèmes se succèdent plus volontiers, et les instruments, la flûte en premier (on respire à chacune de ses incursions), le piano, le vibraphone, les claviers, la guitare, sans oublier la batterie (car l'ami Forgas il en joue voyez-vous, et plutôt bien) y vont chacun d'une intervention et garantissent une écoute plus confortable et, disons-le, plus variée. Là c'est du bon, rien à redire, ils gagneraient à aller dans ce sens, d'autant qu'autrement on finira par rebaptiser le groupe Schmidely 'Band' Phenomena".
Denis Petit
TRAVERSES / LES AUTRES MUSIQUES PROGRESSIVES #1 (Février 1998)
"Une Roue Libre, ça peut être autant une spirale infernale qu'une roue de secours. Auteur, compositeur et batteur de son état, Patrick Forgas aura connu les deux facettes de l'objet : d'abord, la spirale infernale des formations éphémères (dont Villa Carmen, qui aura quand même donné un concert en 1995), avec son lot de répétitions inlassables et de défections de personnel, puis la roue de secours sous la forme d'un jeune label, Cosmos Music, dont ce disque est la première réalisation. Bref, beaucoup de péripéties pour que soit enfin gravée une musique tout aussi aventureuse qui a le don de conjuguer les antinomies, puisqu'elle est exigeante et énergique, complexe mais accrocheuse, disciplinée autant que dissipée.
Forgas n'en est cependant pas à son coup d'essai : son premier LP, Cocktail, date de 1977. S'y retrouvaient quelques musiciens français d'exception tels le bassiste Philippe Talet, que l'on retrouve à bord de cette Roue Libre, avec d'autres pointures de l'ombre comme Mathias Desmier (guitare farouche), Frédéric Schmidely (flûte et saxos omniprésents), Stéphane Jaoui (claviériste, ex-Xaal) et Mireille Bauer (que vous connaissez déjà sûrement; si, si, cherchez bien...). A n'en pas douter, cette Roue Libre renoue avec l'esprit de Cocktail, en y ajoutant un zeste d'épices, de celles que l'on contracte naturellement avec le temps.
Trois compositions, un en-cas délectable de six minutes, puis deux friandises-molotov de 18 et 23 minutes, viennent à point nommé nous rappeler qu'il y a encore des musiciens en France capables de cultiver une saine folie musicale des grandeurs, saine parce que sachant troquer la boursouflure "m'as-tu-vu" technique contre l'inventivité canalisée et la juste répartition des rôles en fonction de l'impact émotionnel visé. Il en résulte des morceaux finement élaborés mais puissamment jouissifs qui rappellent évidemment Hatfield and the North et Soft Machine, la "griffe" Forgas en plus. Même à Canterbury, on n'ose plus faire ce genre de musique aujourd'hui. C'est dire si l'on peut se flatteur de trouver en Patrick Forgas le digne résurrecteur d'une mouvance dont il est aussi le représentant français (le seul, oui; mais à qui la faute?)".
Stéphane Fougère
GUITARE & CLAVIERS #196 (May 1998)
"Même si ce n'est pas tout à fait une autoproduction puisque ce disque est dû en partie au petit label Cosmos Music, et même si les membres de ce band n'ont plus vingt ans depuis longtemps, les Audiences se devaient de parler de cet album superbe. Si vous êtes fan de Gong, Soft Machine et autres déjantés de bon goût, ce CD est pour vous. On ne peut que saluer la qualité des musiciens, Patrick Forgas (batterie, programmation et compositions), Mathias Desmier (guitare), Frédéric Schmidely (sax et flûte), Stéphane Jaoui (claviers), Philippe Talet (basse) et Mireille Bauer (vibraphone et marimba); le son est excellent surtout si l'on considère que tout a été fait dans un petit studio perso. Bref, si vous voulez faire un beau voyage, bienvenue!".
'Judge Fredd'
WAYSIDE MUSIC MAIL-ORDER CATALOG (May 1998)
"This record is led by drummer/composer Patrick Forgas, best known for his Cocktail lp of 20 years ago, a minor French progressive classic. After a couple of semi-mediocre CDs for Musea, this is a VERY STRONG return to form of composed, definitely Canterbury-influenced progressive/fusion music by a sextet of fine musicians on guitar, saxes/flute, keyboards, bass, vibraphone/marimba [by Mireille Bauer] & Patrick's drumming. Two long tracks + a 6 minute track equals 45' of musical pleasure! Recommended".
Steve Feigenbaum
FACELIFT - THE CANTERBURY SCENE & BEYOND #18 (May 1998)
"Quite exactly which section this review should appear in is a moot point : Mireille Bauer, profiled in our ongoing Pierre Moerlen biography, might be the only instantly recognisable name here, but with its release through Cosmos Music (by-product of the Canterbury website Calyx), the nature of the music, and its composer's avowed fascination with Robert Wyatt, this is Canterbury music in all but geographical origin.
In fact Roue Libre features an all-French band with various jazz/Zeuhl backgrounds (the bassist Philippe Talet, for example, played in Didier Malherbe's Bloom band) and are led by Patrick Forgas. If my previous encounters with Forgas music have been restricted to his lighter weight, vocal-led 1990s Muséa albums, then this instrumental album, in returning Forgas to his drum kit and surrounding him with some really splendid musicians and compositions, throws him in a completely new light. Roue Libre is a very fine album.
OK, so we all tend to hook on to styles of music that we recognise, but I defy you to listen to this album and not let it conjure up elements of vintage Soft Machine - the keyboard loops that pitch in during the first track and fade out during the last are evocative of Third, whilst throughout there is the clean jazz sound of Fifth, the comparisons helped by the fact that the instrumentation is based around keyboards, sax, drums and bass. The interplay between electric piano and sax over typically unusual time signatures also seems oddly familiar, although Frédéric Schmidely's style is probably closer to Didier Malherbe's on Faton Bloom than Elton Dean's (he doubles on flute, too).But enough of the familiar - there are extra, rogue, elements too : Mireille Bauer's vibraphone and marimba work is delightful - subtly underpinning that first Softish loop, adding a plinky-plonk touch of the Henry Cows elsewhere but mainly providing a nice organic texture to the compositions. Guitarist Mathias Desmier also makes an impact, a slow Floydian touch here, jazz licks there, pure guitar-hero posturing somewhere else. This is indicative of the nature of the music - there might be only three pieces performed in total here, but the changes in direction come practically every couple of minutes.
There is one priceless moment on the third track where sax and guitar race off together at a suitably dissonant interval for a brief tongue-in-cheek tradjazz passage, whilst the bass walks around underneath. It's moments of pure and enjoyment and unpredictably like this which really make this album. My impressions of a solid week listening to Roue Libre is its diversity : this is really what progressive music should be all about, stripped of any pomp or pretension, with all sorts of styles thrown in for good measure".
Phil Howitt
EXPOSE' #13 (Summer 1998)
"Canterbury music is alive and well, in France - as evidenced by this brilliant set by Patrick Forgas, in the USA, in Japan, and... well just about everywhere but Canterbury itself. If Dave Stewart chooses to make pop, Mike Ratledge dabbles in newage music, and Steve Hillage goes the techno route, well, I guess that's their business, but that doesn't mean the old fans have to follow like blind sheep. There's always Hugh, Sinclair, and Elton Dean, who continue to remain true to the cause regardless of the prevailing musical trend-du-jour. Drummer/composer Forgas has been around since the late seventies, his debut Cocktail from '77 was a masterpiece, but later work from the late 80's and early 90's (like L'Oeil) was hit or miss, seeming to lack direction. Fortunately, Roue Libre is a welcome return to form, four years in the making. He has surrounded himself with exceptional musicians: Mathias Desmier (guitar) and Frédéric Schmidely (woodwinds) are both respected players in the French jazz community. Stéphane Jaoui (keys) was a member of Xaal, and Philippe Talet (bass) was a member of the Cocktail touring band, Didier Malherbe's Bloom, and Abus Dangereux. Finally, Mireille Bauer (vibes & marimba) should need no introduction, having been a member of Gong, Edition Spéciale, and Catherine Ribeiro + Alpes, and is presently a member of Art Zoyd. Consisting of a six-minute introductory piece and two sidelong tracks, the album covers plenty of territory in an energetic and spirited instrumental jazz-rock style. While there are plenty of spaces for solos (guitar & sax mostly), the pieces here are all tightly composed and work through numerous changes and sections as they go. Some resemblances to Third-period Soft Machine, mid-period Zao or even The Muffins might go nearly unnoticed as this is overall very original, even though it exists within a solid Canterbury ethic. An almost certain candidate for this writer's best of '98 list, this is a surprising and welcome return for Mr. Forgas, and one that shouldn't be missed. My highest recommendation".
Peter Thelen
EXPOSE' #13 (Summer 1998)
"One of life's little pleasures is to be on the receiving end of a pleasant surprise. I originally ordered this CD in order to support the tireless efforts of Aymeric Leroy, publisher of the on-line Canterbury newsletter, "What's Rattlin'" (as well as the French magazine Big Bang). Having never heard Patrick Forgas' music, I wasn't sure what to expect.
When Roue Libre arrived and hit the CD player I was blown away with just how good it is! Forgas spent the better part of three years in searching for the right musicians for this project, and his efforts paid off handsomely. The backgrounds of the players include stints in Gong, Abus Dangereux, Edition Speciale, Xaal, Bloom, Art Zoyd, and others. Interestingly, most of the solos are handled by relative unknowns (to me at least) on guitar and sax/flute. Both are absolutely outstanding, with Mathias Desmier cranking out manic holdsworthian leads and Frederic Schmidely wailing on sax.
The real star of this disc is the quality of the compositions themselves. Forgas has created two long (approx. 20 minutes each) pieces that unfold beautifully to reveal superbly melodic themes, interesting twists and turns, and some brilliant soloing. All of the three compositions on the disc have a great sense of forward motion and thematic progression. This has turned out to be one of the best CD's that I've heard in the past several years, and it gets my highest recommendation. Check it out for yourself!".
David Ashcraft
EXPOSE' #13 (Summer 1998)
"Patrick Forgas is the leader of a six piece ensemble who draws heavily from seventies European fusion. Roue Libre is the group's first album. It's a drummer's project with a loving nod toward Soft Machine (circa Six) and various elements of Pierre Moerlen's version of Gong. Melodies are typically played in unison between sax and lead guitar along the lines of Happy The Man, as performed on the opening track, "Déclic". There are also discernible elements of early Passport with Frédéric Schmidely displaying signs of influence from Didier Malherbe, but not as brash as Klaus Doldinger or Elton Dean. The three songs use Stéphane Jaoui's repetitive, layered keyboards as the base starting point for the prime soloists, Schmidely and guitarist Mathias Desmier. The two work well together on the track "Sérum De Vérité". However, Desmier is not the finesse player of a Holdsworth or Lozaga; he's at his best when using little or no distortion. Leader Forgas' drumming style reminds me of an under-control Wyatt or a subtle Tony Williams; his kit work both propels and smoothly settles into understated grooves when necessary. The album's real surprise contribution comes from Gong's own Mireille Bauer on vibes and marimba. She doubles up the keyboard and rhythmic base while adding an exotic more percussive slant to the arrangements. Of the three tracks, the title song is probably the most successful in merging these influences together without remaining entrenched in the past. Roue Libre is a must for both the Canterbury and fusion enthusiast alike".
Jeffrey Melton
PROGRESSION #27 (Spring/Summer 1998)
"At long last Patrick Forgas is back, though it may not be what you were expecting if you know his earlier work.
Frequently described as the French Robert Wyatt, Forgas appears to be taking a new tack. The music is in the progressive fusion vein and is performed by Forgas Band Phenomena, which includes some very fine musicians indeed - most notably ex-Gong member Mireille Bauer on vibraphone and marimba (though her role remains too much in the middle or background for my taste). Other musicians include ex-Xaal member Stéphane Jaoui, keyboards; ex-Abus Dangereux member Philippe Talet, bass guitar; Mathias Desmier, guitar; and Frédéric Schmidely, saxes and flute. And, of course, Forgas on drums and electronics.
This solid ensemble offers up a brand of composed progressive fusion that is most impressive. While there are opportunities for improvisation, much of the goings on are carefully planned out. This might not seem so impressive until one discovers that there are only three pieces on this CD, two of them quite long - clocking in at 18.5 minutes and just over 20 minutes.
These sprawling compositions are full of twists, turns, and side-steps that make for ongoing musical interest. Which is to say, these are not merely repetitive chord progressions or vamps serving as a foundation for endless noodling. These massive pieces have real structure: well-defined musical goals, contrasting sections, changing themes, rhythmic contrasts and changing character, which form a unified musical whole.
At the same time, these works are not posturing as pseudo-tone poems or faux-classical rock. The base is clearly jazz fusion, but it has a degree of compositional content and integrity often absent in the genre, and the results are musically engaging. Frequently, the soloing is not merely virtuosic, but rather subservient to musical structure and content. That being said, Desmier's solo in "Sérum De Vérité" is simply astonishing".
Dean Suzuki
COMPACT DISC SERVICES MAIL-ORDER CATALOGUE
"Next to the UK in the 70s, but in their case, right through the 80s and 90s, France has produced some of the most consistent jazz-rock and fusion bands around. This new band from legendary French drummer Forgas is no exception, featuring percussionist Mireille Bauer, formerly of Gong, ex-Abus Dangereux/Didier Malherbe bassist Philippe Talet, alongside a guitarist, keyboards and a flute/sax player. It's all instrumental, melodic and quite tuneful throughout, while still retaining a gutsy edge. The solo space is shared, but a lot of the time it's the whole group playing, making certain you get something new out of the music every time. It's really quite a relaxing album and one full of warmth and depth, coming highly recommended, with 3 tracks at six, eighteen and twenty minutes long".
Andy Garybaldi